Doit-on avoir peur de la 5G ?

La 5G promet d’améliorer notre quotidien numérique avec des vitesses de connexion boostées, des objets connectés plus performants et des voitures autonomes. Mais entre risques pour la santé et enjeux d’un immense business, doit-on s’en méfier ?

La 5G promet d’améliorer notre quotidien numérique avec des vitesses de connexion boostées, des objets connectés plus performants et des voitures autonomes. Les perspectives semblent prometteuses pour le consommateur, et pourraient bien sonner l’heure du tout connecté. Mais entre risques pour la santé et enjeux d’un immense business, doit-on s’en méfier ?

Alors que les premiers déploiements commerciaux de la 5G ne sont pas attendus en Europe et en Asie avant 2021, et que la couverture 4G peine à dépasser les grandes villes, cette cinquième génération de connectivité mobile s’annonce comme une nouvelle étape dans la rapidité du mobile et la prochaine révolution industrielle.

Que promet concrètement la 5G ?

La 5G va bien au-delà du simple remplacement du réseau mobile actuel, et pourrait même faire sauter complètement la distinction entre internet fixe et mobile. La promesse de débits supérieurs constitue un premier apport évident, pour le plus grand bénéfice des consommateurs, alors que le streaming et la 8K deviennent la norme en matière d’image et de vidéo et que le cloud gaming se popularisent… autant d’usages qui nécessitent davantage de débit.

La 5G promet ainsi des vitesses autour d’au moins 100 Mbit/seconde en moyenne, pouvant grimper beaucoup plus haut dans certains cas : un test 5G a prouvé que le réseau pourrait être 100 fois plus rapide que les standards actuels de la 4G. La 5G pourrait donc se révéler un moyen efficace de lutter contre les déserts numériques et d’apporter le très haut débit dans les espaces ruraux où la fibre optique ne passe pas.

Mais plus que le débit boosté, c’est sans doute sur la réduction de la latence que la 5G pourrait réellement faire la différence. Certains usages en temps réel deviendront ainsi possibles à distance : dans un premier temps pour assister les conducteurs (freinage d’urgence, par exemple) mais à terme pour une véritable conduite autonome. La réduction de la latence offerte par la 5G pourrait aussi profiter au secteur médical, en favorisant le développement de la robotique pour effectuer des interventions chirurgicales à des centaines de kilomètres de distance. L’industrie n’est pas en reste, avec la possibilité de réaliser des opérations de maintenance à distance, avec des temps de réponse d’une milliseconde.

La révolution des objets connectés

La dernière promesse majeure de la 5G touche à la plus grande densité d’appareils connectés au kilomètre carré. L’usage le plus évident de cette connectivité omniprésente est bien évidemment l’internet des objets : des appareils à basse consommation, et nécessitant des débits réduits, pourront ainsi fonctionner en très grand nombre sur une même zone, à l’intérieur comme à l’extérieur. La densité pourrait ainsi attendre un million d’appareils connectés par kilomètre carré. Imaginons ici les usages domotiques de la maison connectée (thermostat, détecteurs de fumée, détecteurs de présence, vidéosurveillance…) qui pourraient bénéficier de ce gain sans surcharger le réseau.

Débits supérieurs, latence réduite, densité boostée… La norme 5G apporte des améliorations substantielles et ouvre des usages inédits qui annoncent surtout l’avènement progressif d’un ensemble de technologies.

Cette cinquième génération de connectivité mobile s’annonce comme une nouvelle étape dans la rapidité du mobile et la prochaine révolution industrielle.

A nouvelle technologie, nouveaux composants

Mais il ne suffit pas que le réseau mobile 5G soit déployé, encore faut-il que les smartphones commercialisés sur le marché soient compatibles avec la nouvelle norme. Sur ce point, le fabricant Qualcomm est déjà bien avancé : il a présenté son nouveau modem 5G, la puce Snapdragon X50 en octobre 2018, et annoncé être en discussion avec 22 constructeurs pour intégrer son modem 5G dans leurs prochains téléphones.

Huawei promet d’ailleurs un premier smartphone compatible 5G d’ici fin 2020, pourtant bien avant le début d’un déploiement à grande échelle en Europe, en Amérique du Nord ou en Chine, où la 5G est encore à l’état de test, les expérimentations devant se poursuivre jusque 2020. La compatibilité 5G pose aussi le défi technique de l’autonomie et du refroidissement des smartphones, car une utilisation intensive du réseau 5G risquerait de faire surchauffer les appareils. Les principaux fabricants travaillent actuellement sur une optimisation du stockage de l’énergie et sur les technologies de refroidissement.

Une 5G partout…

La 5G nécessitera surtout d’implémenter de nombreuses nouvelles antennes dont la puissance sera supérieure à celles qui existent aujourd’hui. Lampadaires urbains, poubelles, arrêts de bus… ces mini-antennes urbaines intégrées au mobilier urbain devraient permettre de diffuser plus efficacement le haut débit vers les utilisateurs, et d’éviter la surcharge, mais questionnent les effets éventuellement nocifs à long terme des ondes à radiofréquence sur la santé.

Nous n’aurons ainsi plus à craindre de perdre de la connexion sur nos appareils, ce qui deviendra essentiel avec l’avènement des objets connectés : si une perte de réseau ne provoque aujourd’hui rien de dramatique, dans le futur, une défaillance de la 5G pourra causer des accidents de voitures très graves par exemple.

Aux Etats-Unis comme en Chine, la 5G est envisagée comme une question stratégique, et pas uniquement commerciale.

First-mover advantage :
Une course à l’échelle planétaire…

Politiquement, les plus grandes puissances souhaitent aussi être les premières à se positionner sur la dernière génération de connectivité mobile. Aux Etats-Unis comme en Chine, la 5G est envisagée comme une question stratégique, et pas uniquement commerciale. Pékin aurait prévu d’investir plus de 400 milliards de dollars dans son déploiement d’ici fin 2020, échelle géographique oblige mais pas uniquement : la Chine a décidé de faire du nouveau réseau 5G une rampe de lancement pour ses champions locaux, Huawei en tête.

Le Président américain a dès lors décidé d’interdire aux opérateurs telecom américains de construire leurs infrastructures réseaux 5G avec des équipements Huawei, pour des raisons de sécurité nationale, accusant le géant asiatique de cyber-espionnage. Certains observateurs parlent d’une guerre froide technologique, dont les enjeux sont les données sensibles des citoyens, des patients, des gouvernements…

Les Coréens veulent suivre, de même que les Japonais. Les Européens annoncent aussi qu’une grande ville de chaque Etat membre devra être couverte par l’ultra-débit mobile. L’Amérique du Sud et l’Afrique devront attendre quelques années supplémentaires : nul doute qu’il faudra suivre avec quels opérateurs ils décideront d’introduire la 5G.

Le Maroc devra attendre…

Alors que l’arrivée de la 5G avait été annoncé pour 2022 par la GSMA Intelligence (association qui représente 800 opérateurs de téléphonie mobile à travers 220 pays), Yves Gauthier, CEO d’Orange Maroc annonçait en 2018, en marge du Startup Grind, le lancement d’offres commerciales pour la 5G dès 2020. Le Maroc serait alors le premier pays en Afrique du Nord à déployer ce service. Ce déploiement technologique devrait coûter 2 à 3 milliards de dirhams par opérateur.

Quelle que soit la date effective de déploiement de la 5G au Maroc, le Royaume devrait être le premier pays en Afrique du Nord à disposer de cette nouvelle technologie, que l’Algérie et la Tunisie doivent lancer, selon l’étude GSMA en 2023. Pour rappel, la 4G a été déployée au Maroc il y a seulement cinq ans, avec des offres disponibles chez Inwi, Orange et Maroc Telecom.

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Mahja Nait Barka
Mahja Nait Barka

Diplômée de SKEMA Business School (ESC Lille) en Management et Marketing International, Mahja NAIT BARKA bénéficie de douze années d'expérience dans le marketing stratégique, le e-commerce, le webmarketing et les RP, au Maroc et en France. Multilingue, multiculturelle, multi-spécialiste, Mahja capitalise une expertise transversale, acquise en agence, au sein ou à la tête de Directions Marketing, dans le cadre de missions de consulting ou de ses activités de créatrice d’entreprise et est Présidente de la Commission 'Communication & Digital' au sein de l'AMMC (Association Marocaine du Marketing et de la Communication).

Publications: 112

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